Interview : Camille Wright

Interview : Camille Wright

1/ Comment vous est venue l’envie d’écrire une histoire en épisodes comme Héritage ? 

Oh, c’est vieux ! Il y a un mélange de « un livre, un vrai, c’est trop impressionnant, j’y arriverai paaas » (ajoutez le piaulement de pauvre petite chose qui va bien, vous voyez le tableau) au constat que j’avais envie de lire des bouquins plus courts, plus nerveux/visuels, sans chapitres, mais découpés avec des fondus au noir à la « Dix minutes plus tard, à la taverne ». 

Quand je me suis véritablement lancée dans l’écriture avec ma série auto-éditée Pas si vieux (ce n’est pas de la romance, mais des vieux mercenaires confrontés à Non-Emploi), je suis donc tout naturellement partie sur du petit livre, pensé et découpé comme une série Netflix, avec générique de fin et le célèbre résumé de l’épisode précédent dans le tome suivant !  

Pour les besoins de la maison d’édition, j’ai cependant écrit Héritage avec de vrais chapitres (je ne l’avais pas fait pour La Ballade du roi et de son chevalier, ça a été compliqué de le redécouper derrière, et je me suis juré de ne pas recommencer cette bêtise) et même s’il a perdu sa mise en forme « série », pour moi, Le Loup blanc restera toujours « Reverse, saison 1, épisode 1 », qui est et reste son petit nom de prod :3  

 

2/ Si vous deviez choisir trois mots pour présenter votre livre ? 

Ankou sexy ? Non ?   

Ce genre de questions, ça a toujours été ma Némésis. J’hésite entre un combo druide/métamorphe/faucheuse (il y a un piège dans ce threesome, je vous laisse découvrir héhé) et écologie/légendes/Bretagne.  

Je vais donc sans doute opter pour acceptation/affirmation de soi, sur fond de légendes bretonnes. J’ai conscience que cela fait plus de trois mots, mais je pense que c’est ce qui caractérise le mieux ce premier tome de la série Héritage. 

 

3/ Que représentent les contes et légendes pour vous ?  

Est-ce que je surprends quelqu’un en disant que les contes et les légendes ont bercé toute mon enfance ? Personne, mais ce qu’il faut retenir, c’est que je suis issue d’une longue lignée de Bretons et d’originaux, et qu’aux côtés de mon cher grand-père, chaque promenade dans les bois ou sur les roches battues par les vents de la Côte Sauvage à Quiberon était une nouvelle aventure, peuplée de créatures (qui n’existaient absolument pas dans notre folklore) plus étranges et intrigantes les unes que les autres. 

Nulle surprise à ce que, des années plus tard, je marche dans ses pas et décide de conter notre belle Bretagne en tordant le cou à nos légendes pour les adapter à ma sauce. Les korrigans ne devraient pas (trop) m’en vouloir, et au pire, ne vous en faites pas, la saison 1 d’Héritage est entièrement écrite. Vous ne resterez pas sur votre faim si, par malheur, ils décidaient de me séquestrer !  

 

4/ Avez-vous un « rituel d’écriture » ? 

Je suis un de ces auteurs qui ne planifient rien du tout, y vont au feeling à partir de scènes, répliques et d’instants précis imaginés encore et encore (et qui t’empêchent de dormir), ont des tonnes de Post-it pour poser les idées à mesure qu’elles viennent… mais ne les relisent jamais, et qui se font des listes à puces sur la fin pour s’assurer de ne rien oublier. Partant de là, mon rituel consiste en essence à m’en tenir à mes quotas d’écriture et de ne pas renoncer avant d’être arrivée à l’objectif que je m’étais fixé. Un bon vieux « pose tes fesses sur cette chaise et go » (même quand je me lamente que c’est mové et que je n’y arriverai jamais). 

J’essaye également de m’écouter un minimum : si je n’ai pas un bon ressenti sur ce que j’ai produit, quota ou pas, je lâche le PC et vais faire autre chose (comprendre : partir me promener dans les bois) (c’est pire à la saison des champignons…). La solution s’impose d’elle-même, quitte à couper et stocker dans un coin pour récupérer des morceaux (ce que j’appelle jouer à Frankenstein) au besoin.  

Je boucle en moins d’un mois la phase d’écriture, puis je laisse la bestiole reposer sans y toucher pendant au moins quatre mois et alors seulement, je le relis. C’est à ce moment-là que j’ai assez de recul (comprendre oublié) sur ce que j’ai fait pour repérer les incohérences, les endroits où même moi, je ne comprends pas ce que j’ai écrit, etc.  

La suite, mieux vaut éviter d’en parler… C’est un peu comme cette pauvre Pénélope et sa broderie, comme tous les auteurs haha. 

 

5/ Quels sont les romans qui ont eu le plus d'influence sur votre vie ? 

Oh, pas évident non plus !  

Je pense que je vais citer La Ballade de Pern, de McCaffrey, parce que dragon et lien fusionnel entre l’humain et la grosse bête écailleuse (Eragon, je t’en veux encore pour avoir repompé :p).  

Cette série m’a mise à l’écriture sous forme de forum de roleplay, et m’a permis d’y faire la rencontre de Flo, ma bêta-lectrice des premiers instants (et toujours fidèle au poste, merci de me supporter quand je suis en phase de gros doute existentiel !).   

 

6/ Un petit mot pour inciter les lecteurs à tenter l’aventure avec Le Loup blanc ? 

La Bretagne, ça vous gagne ?  

Comment ça, c’est pourri ? Blague à part, si vous aimez les râleurs (Morgan dit que c’est de la pub mensongère, il est une crème !), les métamorphes et les revisites de légendes folkloriques à l’époque contemporaine, venez ! L’aventure devrait vous plaire \o/

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